Soirée avec Laurent Gaissad, socioanthropologue à l'ENSA de Paris Val de Seine et Amélie Landry, photographe à l'Agence Vu, Paris.
Coïncidence
Lieux de drague sexuelle entre hommes dans l’histoire longue de l’espace public ET zonage environnemental pour préserver un patrimoine « naturel » au-dessus de tout soupçon.
Relation
Forme notoire de sexualité secrète comme extension nocturne en ville jusqu’aux confins de rase campagne ET ménage dans le paysage par une volonté (publique) de ne pas savoir.
Énigme
Déplacement durable des territoires sexuels comme autant de jardins archaïques pour demain ET désir irréductible des indésirables dans le (nouvel) ordre riverain et écologique.
Là où l’aménageur et le pouvoir public voient trouble, « nuisance » morale et spatiale, le plus souvent diffuse et indicible, que disent les coutumiers des lieux et de leur devenir ?
À partir du matériau de nombreuses enquêtes ethnographiques et du projet cross media Les chemins égarés (Bec en l’Air, 2017, à écouter sur France Culture), on voudrait laisser voir et entendre une part de l’expérience intime et collective des lieux de drague et de leurs habitants secrets en leur donnant, une fois n’est pas coutume, la parole.
Cette soirée fait partie du Doctorat Sauvage En Architecture (voir le programme ici), elle s'inscrit également le cycle "Sexe et Ville" qui a lieu d'octobre 2017 à janvier 2018 :
Le Dragon point et ressurgit. Dans ces ensembles urbains ne produisant aucune richesse et dans lesquels le commerce du care est en pleine expansion le travail sexuel mute, se développe, tout à la fois chassé et géré par les autorités (pour preuve la gestion des migrations de la prostitution lors des récentes coupes du monde de football versus le développement de celle-ci en périphérie et de manière nomade dans des camping-cars). D’autres chantiers urbains,
invoquant la reconquête de territoires délaissés, chassent quant à eux des lieux de rencontres, de drague ou de pratiques sexuelles marginales. Enfin, aux villes que l’architecte Castro prétendait vouloir féminiser répond semble-t-il une gestion genrée de l’espace.
À la répression de l’expression du sexe dans la ville ne semble répondre que la lecture caritative et victimaire.
D'octobre 2017 à janvier 2018, le cycle Sexe et Ville propose quatre soirées pour comprendre, au-delà de ces deux lectures, en quoi cette question structure l’espace de nos villes.
Voir le programme de ce cycle ici